Libertà di stampa

Les cinq ans sous escorte de Federica Angeli

Cela a été dur, mais finalement ses enquêtes sur la criminalité mafieuse à Ostia ont été reconnues par les juges italiens. C’est Federica Angeli elle- même qui l’a dit à Bruxelles à la conference organisé par Ossigeno sur les jorunalistes menacés à la Belgique, en France et Italie

En 2013 Federica Angeli, journaliste experte des affaires de justice pour le quotidien italien “La Repubblica”, a lancé sa courageuse enquête pour démontrer que à Ostia Lido, le grand quartier romain au bord de la mer où elle vivait avec sa famille,  poussait une cruelle criminalité mafieuse  qui dominait la vie de ce quartier et qui avait soumis l’activité des bureaux publics à  sa volonté avec la violence et la corruption.

Elle le disait depuis longtemps mais personne ne voulait lui croire. Alors elle a voulu le démontrer avec ses instruments de travail, les armes du journalisme, avec une enquête sur le champ. Finalement son journal lui a donné le feu vert et elle s’est jetée âme et corps dans cette difficile entreprise.

Aujourd’hui elle peut nous raconter comment cela s’est passé. Son action a été longue, difficile, pleine de risques. Elle a dû nager souvent contre- courant, elle dû subir des menaces et gros mots, souvent elle s’est trouvée isolée, a dû soutenir des provocations et critiques. Mais elle n’a jamais laissé aller. Et finalement elle a réussi son but.

Son but était de prouver que ce qu’elle avait raconté dans ses enquêtes de 2013 était vrai. Le 28 janvier 2018 les magistrats l’ont confirmé. Ils ont décidé l’arrestation de 32 personnes dans la zone de Ostia, et beaucoup de ces personnes étaient celles que Federica avait mentionné dans ses premiers articles concernant les personnes qui l’avaient menacée.

Cinq années c’est long. Pour Federica et sa famille elles ont été des longues années. Elle les a vécues en tant que journaliste menacée de mort protégée par des policiers armés, avec une escorte lourde qui a veillé sur elle 24 h sur 24. Dans ces mêmes conditions vivent vingt autres journalistes menacés de mort en Italie. Récemment on a décidé de protéger aussi la famille de Federica.

Comment ces cinq années ont été dures c’est elle même qui l’a dit dans une lettre ouverte à ses trois enfants qui a été publiée dans son livre “A mano disarmata” (à main désarmée) et publié par Baldini e Castoldi 2018. Dans ce livre elle écrit:

“Cela a été dur pour vous et aussi pour moi. Quelques fois j’ai dû vous défendre aussi de ma peur et de mes faiblesses…”

Ce fut un vrai calvaire et celles-ci ses étapes:

Le 23 mai 2013 Federica a été menacée de mort et bloquée pendant une heure dans une salle d’un établissement des bains de l’entrepreneur qu’elle était en train d’interviewer envoyée là par son journal pour parler de la façon peu claire qui lui avait permis d’obtenir la concession pour l’utilisation de cette partie de la plage. En 2018 ce même entrepreneur a été arrêté pur des crimes de mafia. Le 15 juillet 2013 elle a été le témoin

oculaire d’un homicide. Ella a décrit les faits auxquels elle avait assisté dans un article pour “La Repubblica” et en a parlé en détail à la police. Pendant un an aucun journal, pas même celui pour lequel elle écrivait, n’a jamais informé ses lecteurs que Federica Angeli avait été menacée à cause de son travail et qu’elle était forcée de vivre sous escorte.

Le 30 mai 2014 Ossigeno per l’Informazione a brisé ce silence et a mis fin à l’isolement de Federica Angeli en faisant connaître sa situation, et lui donnant sa solidarité et en publiant un gros dossier sur son histoire.

C’est seulement à partir de 2016 que la solidarité pour cette journaliste s’est élargie et ses mérites d’ordre civil et professionnel ainsi que son courage ont commencé à susciter la reconnaissance des autorités, parmi les premiers le Président de la République italienne Sergio Mattarella, qui l’a nommée Chevalier de l’Ordre de la République italienne. “Avec ses articles, ses enquêtes courageuses et sans jamais céder elle a donné et continue à donner sa contribution pour contrecarrer la diffusion de la criminalité organisée répandue à Ostia et sur le littoral romain”.

ASP (mlf)

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