Ossigeno a Brussels. Comment convaincre les sceptiques

Introduction par Alberto Spampinato, Directeur de Ossigeno per l’Informazione au débat du 6 Novembre 2018 à l’Institut Italien de Culture:  “Journalistes sous escorte et menacés en Italie, France et Belgique”

Nous cherchons tous d’obtenir des informations a’ fin de savoir ce qui se passe tout autour de nous. Nous le faisons pour nous orienter dans nos choix judicieux.

La recherche d’informations est un besoin fondamental et un droit de chaque être humain.

A fin de connaître les événements les plus importants nous faisons confiance aux journaux, aux  info de la radio, de la télévision, ou nous faisons recours à internet. Nous faisons confiance aux journalistes, à leur travail. C’est eux qui doivent satisfaire ce besoin d’information de la société d’une façon professionnelle, et nous leur demandons d’aller de plus en plus loin, de nous donner les nouvelles les plus “sensationnelles” et les plus dangereuses à publier  , celles qui risquent de créer des ennemis dans les institutions, parmi les personnes les plus puissantes, qui pourraient se venger, même dans les milieux criminels qui pourraient vouloir réagir d’une façon violente.

C’est bien de le demander. Mais nous devrions aussi être cohérents et chercher à comprendre quels sont les obstacles que nos courageux journalistes doivent surmonter pour s’acquitter d’une tâche si difficile.  Nous devrions nous demander au contraire comment pourrions-nous les aider, leur donner des outils de travail meilleurs, les soutenir et les protéger pour leur permettre de faire face à des missions difficiles.

Cet effort de compréhension, de chercher de nous mettre à leur place nous ne le faisons jamais et cela est une erreur.

Nous en parlons seulement pendant quelques jours après qu’un journaliste ait été tué ou menacé de mort.  Nous en parlons seulement quand il y a une crise, quand on ne peut pas avoir le recul nécessaire à fin d’en discuter et trouver les meilleures réponses.

Dans ces dix dernières années c’est ce qui est arrivé, tandis que dans le monde entier plus de 1000 journalistes – dont 80 seulement durant les 12 derniers mois – one été tués.

La situation a changé dans l’attitude des Européens surtout après les assassinats rapprochés de trois journalistes européens de trois pays différents d’Europe.

Ces décès ont réveillé la conscience politique de l’Europe. L’attention générale a augmenté. Cela donnera des bons résultats si on réussira à tirer la bonne leçon de ces événements.  C’est pour cela que nous devons réagir.

Mon idée est que ces décès auraient pu – et auraient dû – être évités. Si Daphne Caruana Galizia et Jan Kuciak avaient été en Italie bien probablement ils auraient été sauvés de la folie des tueurs. En Italie il y a un système de protection des journalistes qui est efficace et qui a déjà sauvé la vie à plusieurs d’entre eux.  C’est pour cela que depuis 1993 il n’y a pas eu d’assassinats de journalistes en Italie.  Ce système de protection devrait être étudié et si possible imité dans les Pays qui ne l’ont pas ou dans les Pays ou on s’aperçoit que les journalistes sont menacés seulement après leur mort.

Je suis sur qu’on pourrait convaincre, même ceux qui sont plus difficiles à convaincre, en leur expliquant avec les données les plus claires que les menaces sont fréquentes et nombreuses. Pour recueillir ces données il faut un système de “surveillance” objectif et concret et à clarifier quelles sont les lois et les procédures qu’il faut changer dans leur pays.

En Italie nous avons utilisé, avec succès, ce type de surveillance dans les dix dernières années en utilisant une méthode scientifique de récolte, de classement et d’analyse qui pourrait être appliqué ailleurs. Nous avons montré, entre autres, que ce genre de surveillance est déjà à lui-même un système de protection, la base de chaque système de sécurité pour les journalistes en danger. En utilisant son système d’observation, “Ossigeno per l’Informazione” a produit une liste publique qui comprend maintenant 3721 noms et leurs histoires. “Ossigeno” a aussi montré que les journalistes menacés en Italie sont beaucoup plus nombreux que ceux qui figurent dans les listes officielles : on a calculé qu’ils sont au moins 15 fois plus.

La surveillance de “Ossigeno” entre autres a démontré comment et pourquoi il faut modifier la loi sur la diffamation. Il l’a fait en utilisant des statistiques qui nous apprennent qu’ en Italie chaque année cinq mille journalistes subissent des “procès”, presque toujours avec le but de les intimider. La grande majorité d’entr’eux sont acquittés durant la phase d’instruction tandis que 155 journalistes accusés de diffamation sont condamnés chaque année à des peines de prison pour un total de 103 années. Ce sont les chiffres données par le Ministère de la Justice italien.

Les jours passés, en observant ces données, le directeur du service Media de l’Unesco, M. Guy Berger, a dit que l’Italie et “Ossigeno per l’Informazione” sont les leaders au niveau mondial dans le secteur de la surveillance des menaces aux journalistes. La commissaire pour les droits humains du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic a exprimé des propos similaires.

Ces propos nous encouragent à continuer à recueillir et diffuser les données concernant l’Italie et à faire tous les efforts possibles pour encourager à utiliser notre méthode de surveillance aussi dans d’autres pays.

A présent en Italie, d’après les données les plus récentes du Ministère de l’Intérieur, dix-huit journalistes qui ont subi des menaces de mort doivent vivre avec la protection armée de la police, quelques-uns depuis des années. Une de ces journalistes est Federica Angeli.  Elle pourra confirmer elle même si notre monitoring, comme je le crois, l’ait aidée à faire face aux très sérieuses menaces qu’elle a dû subir, si cela l’ait aidée à rompre la solitude et l’oubli que généralement les journalistes sous menaces doivent essuyer et qui les affaiblit.

Ce soir il y a avec nous aussi des journalistes français et belges qui ont reçu des menaces. C’est la première fois que nous avons réussi à mettre ensemble des journalistes de ces trois pays d’Europe et qui peuvent démontrer avec leur expérience directe combien ce problème est réel et concret.

J’espère que cette rencontre puisse éveiller l’attention de toute l’Europe et puisse marquer le début d’une phase d’engagement plus concrète à fin de libérer l’information de la censure “masquée” qui est devenu le problème de notre démocratie. ASP

 

 

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